Essai sur l’historique de la paroisse de Warnant
Partie 1 Partie 2 Partie 3
Dès l'origine, le village de Warnant fut une dépendance de l'église de Senenne, dont l'existence est attestée à partir du 12e siècle. C'est du domaine détenu à Anhée par les comtes de Namur que l'église de Senenne fut distraite et donnée en 1158 à l'abbaye de Floreffe. (1). Pour la compréhension de ce qui suivra, il faut savoir que les dîmes(2) de Senenne étaient partagées entre quatre décimateurs. La grosse dîme appartenait pour moitié au chapitre Notre-Dame à Huy en vertu d'un accord conclu en 1212 entre ce dernier et Pierre de Courtenay, marquis de Namur. Le chapitre Notre- Dame à Namur en percevait un quart en vertu d'un acte de 1214, consenti par les exécuteurs testamentaires de Philippe le Noble. L'abbaye de Gembloux jouissait du reste à raison de la vente faite, le 1er août 1299, par Guillaume, abbé de Florennes et ses religieux, à Michel, aumônier du monastère de Gembloux. En octobre 1212, les menues dîmes de Senenne et d'Anhée avaient été conférées à l'abbaye de Floreffe et leur cession ratifiée par Pierre de Courtenay. (1) Remarquons le grand éloignement qui existait entre les habitants de Warnant et leur église paroissiale de Senenne, quatre kilomètres à vol d'oiseau, ce qui permet de dire qu'en empruntant les chemins, les Warnantais devaient parcourir près de cinq kilomètres pour venir accomplir leurs devoirs religieux. Est-il étonnant dès lors que, dès la seconde moitié du 18e siècle, on assiste à leur continuel effort, que rien ne découragera, pour obtenir chez eux l'érection d'une église et la présence d'un prêtre. Ce sera l'honneur de cette petite communauté, que d'avoir entrepris une action résolue et exemplaire, pour imposer à leurs décimateurs, qui ne semblaient pas pressés de leur donner raison, leurs justes revendications. Les archives de l’fÉtat à Namur (AEN) disposent d'un nombre appréciable de documents, qui nous permettent de retracer les grandes lignes de l'action entreprise par les Warnantais. (3) En 1758, ils adressent une requête à l'évêque de Namur. (Texte en Annexe 1), dans laquelle ils font valoir, d'une part, qu'ils sont distants de leur église paroissiale "d'une grande lieue" que les chemins sont longs, difficiles et presque impraticables, d'autre part, qu'un prêtre, le sieur Grimonster, chapelain de Monsieur de Propper, réside à Warnant, où il existe une chapelle privée (4) Ils demandent donc que le sieur Grimonster puisse biner (dire deux fois la messe) les dimanches et fêtes d'obligation. Cette requête, signée par les habitants de Warnant est apostillée par le curé de Falaën, faisant fonction de doyen de Bouvignes et par le curé Feraille de Senenne (1750-1769). Le 16 décembre 1758, l'évêque de Namur, Paul Godefroy comte de Berlo, publie une ordonnance (Annexe 2), par laquelle il accorde la permission de célébrer la messe à Warnant dans "un lieu décent". Il énonce d'autres obligations, desquelles nous retiendrons qu'aux jours de Pâques, Pentecôte et du Saint Sacrement, les offices doivent être suivis à Senenne, et que les sacrements ne peuvent être administrés dans la chapelle privée de Warnant, ce qui revient à dire que pour les baptêmes et les mariages, il faut continuer à se rendre à Senenne. L'évêque ajoute encore, et cette phrase sera importante pour l'action future, que les habitants sont autorisés à construire une chapelle " s'ils le trouvent ainsi convenir", sans que, pour autant, ils soient soustraits à la juridiction de l'église-mère (Senenne). C'est de cette clause que se serviront les Warnantais pour arracher à leurs décimateurs, la décision de leur construire une chapelle. Le 11 septembre 1760, les habitants de Warnant tiennent une assemblée dans le but d'obtenir, à charge des décimateurs une chapelle et un prêtre pour " célébrer la messe, fêtes et dimanches audit Warnin (sic) ". Ils mandatent Dieudonné Léonard pour faire "les représentations, sollicitations et autres devoirs à cet effet, même par procureur (avocat)" . En annexe 3: extrait du "registre aux actes de loi de la cour de Warnin" (équivalent actuel du conseil communal). Leur action va se poursuivre ainsi pendant trois ans, se heurtant à l'inertie des décimateurs, peu soucieux de changer une situation séculairement établie. Citons d'abord la lettre du 11 novembre 1761 adressée à l'abbé de Gembloux et autres décimateurs par le procureur Douxchamps pour et au nom de ceux de Warnant, ainsi que la réponse des abbés de Gembloux et de Floreffe qui, de prime abord ne se font pas engageants. Annexes 4 et 5. Nous disposons également d'un écrit non daté qui semble être un brouillon de lettre du curé de Senenne, destiné sans doute à un décimateur et dans laquelle il expose l'état où se trouve l'action intentée par les manants de Warnant. Remarquons que si l'abbé de Floreffe, collateur de la cure de Senenne, s'est dérangé pour venir sur place vérifier le bien-fondé de la requête, le décimateur de Gembloux ne s'est pas présenté. Annexe 6. Les affaires n'avançant pas à leur gré, les gens de Warnant ont recours en 1762 aux procureurs Dautrebande et Douxchamps, qui adressent une requête au conseil provincial en l'occurence l'autorité civile. Annexe 7. Les procureurs font remarquer que malgré les représentations faites aux décimateurs en leur montrant la nécessité où se trouvent les manants et habitants du village de Warnant d'avoir une chapelle et un vicaire, ces décimateurs "contre toute attente se sont refusés à une demande aussi juste ", il ne reste plus aux demandeurs qu'à se retourner vers l'autorité du gouverneur, des président et gens du conseil provincial de Sa Majesté Impériale et Royale l'Impératrice Marie Thérèse d'Autriche. Dans leur résolution du 17 mai 1763, pièce malheureusement incomplète (Annexe 8), les décimateurs restent sur leur position. Ils disent que de la permission épiscopale de pouvoir faire construire une chapelle, on ne peut déduire qu'il y a nécessité d'avoir une chapelle au lieu. Ils ajoutent que "depuis environ neuf mois, lesdits suppliants ont messe, fêtes et dimanche chez eux dans la chapelle du seigneur de Warnant par un des vicaires dudit Senenne". De ceci, nous pouvons conclure que la requête de 1758 a eu son épilogue en août 1762, les habitants de Warnant assistent à la messe dans une chapelle privée. Ce n'était pas trop tôt. Cependant les Warnantais ne sont pas satisfaits de cette possibilité, aussi le 26 mai 1763, font-ils remarquer que " l'endroit servant à célébrer la messe est si petit qu'il ne peut contenir la moitié des assistants, qu'on y est si serré qu'à peine peut-on y remuer et la moitié doit rester dehors". Dans les mois qui ont suivi la résolution des décimateurs en date du 17 mai 1763, les choses se sont cependant arrangées, puisque dans les archives (BEN) figure une pièce intéressante intitulée: "Conditions sous lesquelles Messieurs les décimateurs de Senenne font ensuite des billets dénonciatifs affichés, passer à rabais et moins prenant ce jourd'huy huit d'octobre 1763 par devant moy notaire et témoins soussignés à la construction d'une chapelle à faire au village de Warnant". (texte d'époque) Suivent alors quinze pages donnant le descriptif de la construction et précisant in fine que l'ouvrage doit être terminé pour "le dernier d'aoûst de l'an 1764". Les Warnantais auront donc leur chapelle en 1764, tout en restant dépendants du curé de Senenne, qui détachait un de ses vicaires pour célébrer les offices religieux.  Leur étape suivante fut d'obtenir que le vicaire s'installe à Warnant et y occupe une maison vicariale à construire pour lui. Cette étape sera longue, entrecoupée de requêtes et vouée à la procédure. Dès qu'ils le peuvent, les Warnantais saisissent l'occasion de prouver à leurs décimateurs la nécessité d'avoir un prêtre chez eux. Ainsi, le 14 février 1770, ils signent une déclaration par-devant leur mayeur pour dire que certains d'entre eux ont manqué la messe dominicale parce que le vicaire chargé de la célébrer n'est pas venu. Constatant l'absence du prêtre, les Warnantais ingambes se sont rendus en hâte qui à Senenne, qui à Bioul mais ils sont arrivés trop tard, la messe en étant arrivée ici à l'évangile, là-bas au credo. (Annexe 9) L'espoir des habitants de Warnant d'avoir un vicaire logé chez eux, semble de prime abord bien ténu car, bientôt, les décimateurs contre-attaquent par l'intermédiaire d'avocats. Dans un long mémoire en date du 9 mars 1770, ceux-ci font valoir des arguments qui infirment la demande des Warnantais: - L'éloignement d'une lieue de l'église paroissiale n'est pas un argument canonique pour demander un vicaire. - Les gens de Warnant en danger de mort ne sont pas privés des sacrements. - Les chemins jusqu'à Senenne sont praticables, il n'y a qu'à les maintenir en état. Des ponts permettent le passage du ruisseau. - On ne peut créer partout des vicaires car cela multiplierait les dépenses en personnel et en constructions. La polémique est ainsi ouverte, elle durera plus de vingt ans, opposant d'une part les Warnantais aux décimateurs et, après 1782, les décimateurs entre eux. Pour ne pas alourdir ce récit, nous avons cru bon de rassembler dans un appendice, les textes qui explicitent cette longue lutte-, les ayant extraits de dossiers épais et ardus (3). Nous nous bornerons ici à survoler ces vingt années en signalant les étapes importantes qui ont jalonné cette question. Le curé Dumoulin (1895-1924) nous a laissé un texte manuscrit intitulé " Extrait des archives de la commune de Warnant" qui reprend certains actes dont il a été question ou sera question au cours de cet essai. On y lit: 23 décembre 1773. Résolution de la commune de Warnant pour avoir un prêtre au lieu, à charge des décimateurs. En assemblée générale, la dite communauté a démontré les difficultés à Messieurs les décimateurs de Senenne, à l'effet d'obtenir par la voie amiable un prêtre pour y fixer sa résidence, ayant nommé, à cette fin, Nicolas-Joseph Ronval, pour faire les diligences et en cas que l'un ne puisse amiablement obtenir la susdite demande, de commettre et constituer le procureur Douxchamps, avocat pour poursuivre judiciellement cette affaire. Le 23 décembre 1776, les Warnantais présentent à nouveau une requête pour obtenir un prêtre chez eux "pour y résider fixement" Voyant que leurs démarches passées, faites à l'amiable, n'ont pas abouti, ils sont résolus à se pourvoir en justice. Le 22 octobre 1777, l'abbé de Floreffe se déclare en désaccord avec la démarche des gens de Warnant et ses avocats le font savoir: " Les Révérends Abbé et religieux du Monastère de Floreffe se trouvant insinués de l'écrit des suppliants (Warnantais) appointé le 22 avril de cette année, de mêmes que divers placets, font dire qu'il est surprenant qu'après les raisons détaillées de leur part es écrits précédents les suppliants osent encore maintenir qu'il y a une nécessité d'avoir un vicaire permanent au hameau de Warnant. Ils doivent avoir vu qu'ils n'ont aucune cause sinon celle qu'ils disent provenir de l'éloignement d'une lieue de la paroisse. Cet éloignement qui est la seule cause qu'ils ont par devers eux est insuffisante, attendu que les chemins sont bons et solides". Entre-temps, les placets et requêtes des Warnantais ont convaincu l'évêque de Namur qui, le 14 novembre 1777, rend un décret sur le différend entre la communauté de Warnant et les abbés des Monastères de Floreffe et de Gembloux et les doyens des chapitres Notre-Dame de Namur et de Huy. " Nous, Ferdinand Marie prince Lobkowitz, par la grâce de Dieu et du Saint Siège apostolique, évêque de Namur: Vu la requête avec les avis des décimateurs et les différents écrits, produits de part et d'autre, le tout mûrement examiné, déclarons qu'il est nécessaire qu'il y ait un vicaire établi au lieu de Warnant, qui y tienne fixe résidence..." Après comparution des parties en cause devant le conseil provincial, ce décret fut suivi d'effet puisque le 28 novembre 1781, la communauté de Warnant tient une assemblée pour examiner les propositions des décimateurs au sujet "d'une maison vicariale à établir en deçà des papeteries de Moulin du côté dudit Warnant" (Texte de la résolution en Annexe 10). Les gens de Warnant acceptent la proposition des décimateurs mais y mettent cinq conditions que nous résumons ainsi: - la maison sera achevée pour le 1 novembre 1782 - les décimateurs fourniront un prêtre pour la Saint Jean-Baptiste 1782 - ce prêtre célébrera la messe, administrera les sacrements, fera les inhumations dans le cimetière de Warnant (il en existe un depuis 1777). - les décimateurs supporteront les frais des procès devant le conseil provincial, suite aux différends entre les parties. Le 14 février 1782, une transaction intervient entre les décimateurs pour placer la maison vicariale près du ruisseau de Moulin, en deçà des papeteries, du côté de Warnant (5). En choisissant cet endroit, ils voulaient placer le vicaire plus à portée de Haut-le-Wastia, car ils craignaient que les gens de ce village, voyant les avantages concédés à Warnant, ne les revendiquent aussi pour eux, ce qu'ils avaient d'ailleurs tenté de faire avant 1763, mais sans succès. Placée près du ruisseau, la maison du vicaire pouvait suffire aux deux paroisses. Le temps passant sans apporter de solution, les gens de Warnant convoquent une assemblée. Dans " L'Extrait des résolutions et autres actes de lois de la cour de Warnant ", nous lisons, en date du 3 juin 1785: "Assemblée convoquée par le sergent Paul Colin, allant de maison en maison, pour obliger les décimateurs de la paroisse de Senenne à remplir leurs obligations découlant de la transaction du 14 février 1782 par devant le conseiller Dubois du conseil de Namur". En fait cette transaction n'a pas été suivie d'effet, parce que’f’f l’fabbé de Floreffe s'oppose au choix de l'emplacement, arguant du fait que c'est un "terrain humide, marécageux, placé au milieu des eaux, dont le débordement empêcherait souvent le vicaire de sortir de sa maison et de remplir les devoirs de son état". A ce sujet, on pourra lire les textes reprenant les arguments avancés en 1790 par les avocats des parties pour ou contre ce terrain. (Appendice: Maison vicariale). On a bien essayé d'aplanir le différend à propos du terrain, car on lit dans le registre aux causes du conseil provincial de Namur en date du 8 juillet 1785: " Qu'ils (Warnantais) sont eux-mêmes intervenus de faire un échange avec Monsieur de Popper pour faire bâtir la maison vicariale sur un terrain en échange duquel les impétrants doivent lui transporter une pareille portion de terre communale". Les choses traînent tant et si bien que nous arrivons en 1790, sans que rien de concret ne se fasse. Cette année-là, les décimateurs déposent devant le conseil de Namur, un document d'un grand intérêt historique intitulé: " Sert au plan de la maison vicariale de Warnant consigné le 30 mars 1790, au greffe du conseil souverain de Namur par le procureur Everaert pour ceux de la collégiale Notre-Dame de cette ville et consorts, contre ceux du hameau dudit Warnant à l'abbaye de Floreffe ". Le plan de la maison est d'une architecture assez modeste: une porte étroite en façade, à l'étage deux fenêtres, deux lucarnes dans la toiture. Au rez-de- chaussée, on trouve deux vestibules, une salle, une salle à manger, cuisine, four, lieu d'aisance, puits, escalier menant à l'étage où sont prévues cinq chambres. (Copies des plans d'époque se trouvent dans l'appendice sur la maison vicariale). Les années 1790-1791-1792-1793 se passeront en requêtes, plaidoyers et procès au sujet de cette maison, mettant en évidence les arguties des avocats et la mésentente entre les décimateurs. Signalons qu'en 1792, le vicaire de Senenne Louis Pétré ayant en charge le "hameau " de Warnant recueillera auprès de ses paroissiens des attestations pour prouver une fois de plus, que le terrain en bordure du ruisseau (Molignée) est menacé par les inondations et ne convient pas. Ces attestations seront reproduites dans l'appendice. En 1793, l'abbé de Floreffe voudrait en finir avec l'affaire de la maison vicariale, dont il se dit las. Son proviseur écrit à l'avocat Wasseige le 12 avril: "Monsieur notre abbé me charge de vous prier de vouloir bien solliciter la ratification de la transaction avec les chapitres Notre-Dame au sujet des affaires de Senenne, il est temps que nous prenions des arrangements pour acquérir le terrain destiné à la construction de la maison vicariale, ce que nous ne pouvons faire sans la ratification. Il pourrait arriver que nous acquérions un bien d'environ un demi-bonnier qui est hypothéqué envers Monsieur le père du conseiller pour une rente d'environ 20 florins et quelques chapons. C'est une prairie située à Warnant, au commencement du hameau du côté des papeteries". D'autre part, nous trouvons dans les archives (AEN) un projet d'accord non daté, mais probablement de 1793, proposé par l'abbé de Floreffe: "Pour mettre fin à toute contestation présente ou future entre nous (les décimateurs) je m'oblige à l'achat et l'amortissement du terrain nécessaire pour y bâtir à mes frais une maison vicariale parmi une somme de 2500 florins donnée par les deux chapitres et Gembloux". Enfin, nous lisons dans le texte laissé par l'abbé Dumoulin (6) "7 mai 1793. Nous soussigné, Abbé de Floreffe, déclarons de constituer Monsieur Pétré, vicaire de Warnant, pour acheter en notre nom environ un demi-bonnier de prairie destiné à y construire une maison vicariale audit Warnant promettant de tenir bon et valable le marché qu'il fera avec les propriétaires du terrain, moyennant une rente de six florins par année ". Maintenant une question se pose: cette maison a-t-elle été effectivement construite? A ce propos, l'auteur de " Floreffe, 850 ans d'histoire. Vie et destin d'une abbaye de prémontrés " écrit en page 179: "La maison vicariale fut vendue comme bien national à peine construite. Elle fut incendiée accidentellement au siècle dernier". Notre opinion est tout autre et nous pensons que cette maison n'a jamais été construite et ce pour deux raisons. D'abord le contexte historique: à cette époque, la révolution triomphe en France, qui déclare la guerre à l'Autriche le 20 avril 1792. Les Pays-Bas (Belgique) sont envahis et l'armée de Dumouriez occupe Namur le 3 décembre 1792. Les sans-culottes qui suivent l'armée pillent et sèment la haine antireligieuse. Le Comté de Namur est malmené. Cependant le 18 mars 1793, les Autrichiens remportent la victoire de Neerwinden et réoccupent les Pays-Bas. La situation aux frontières reste cependant très inquiétante, jusqu'à ce que les Français reconquièrent définitivement les Pays-Bas en juin 1794 (Victoire de Fleurus). Depuis mai 1794 les religieux de Floreffe ont abandonné leur monastère pour se retirer en Westphalie. Il semble presque impossible que dans un tel contexte de guerre et de révolution, on ait pu construire une cure à Warnant. D'autre part, il existe un document probant pour affirmer que non. Il émane de l'administration municipale du canton de Bouvignes en date du 12 Frimaire an VI de la république (1 décembre 1797) qui fournit le tableau des prêtres qui ont refusé de faire leur soumission aux lois avec désignation des biens attachés aux cures. Pour Warnant, nous voyons qu'il existe: une église et deux cents verges de jardin. S'il y avait eu une maison, elle aurait été signalée, comme le fut celle de la cure de Senenne, pour être louée ou vendue comme bien national. Le jardin, c'est sans doute le terrain qui avait été acheté pour la maison vicariale qui ne fut pas construite, deux cents verges correspondant en étendue à un demi-bonnier. Comment, dès lors, juger vingt années d'agitation autour de cette maison et de contestations entre les décimateurs à son propos, sinon comme l'exemple mêmes de la dérision et de l'inutilité. Pour en terminer dès maintenant avec cette question, ajoutons brièvement en anticipant, que l'administration communale de Warnant a fourni au desservant un presbytère vers 1834 et l'a reconstruit en 1858 (7). Après le départ du dernier curé de Warnant, l'abbé Wilmotte, la commune d'Année a désaffecté le presbytère et l'a vendu. Revenons maintenant à la chronique des événements qui ont marqué l'histoire paroissiale de Warnant. Dans une déclaration faite en date du 2 avril 1787, sur réquisition de l'autorité civile, le curé de Senenne, Louis Bauchæu, écrit ce qui suit: "La paroisse de Senenne est assez étendue, ci-devant, le curé tenait chez lui deux de ses confrères comme vicaires; depuis trois ans, l'un réside à Yvoir, l'autre à Warnant, prenant soin conjointement au curé, des hameaux de Hun, Houx, Haut-le-Wastia et des censes (fermes) dispersées, faisant l'office respectivement dans leur église, administrant les sacrements, à la réserve de celui de mariage et la communion pascale et, ceux d'Yvoir, ayant à cet égard toutes les aisances possibles, puisqu'à peine leur faut-on mention qu'ils y sont tenus. Ils perçoivent les revenus casuels et chacun deux cents florins du curé". Et plus loin: "La cure de Senenne a, dans l'étendue de sa paroisse deux églises succursales à Yvoir et Warnant, Monsieur Pétré, religieux de Floreffe, de résidence à la papeterie de Moulin, à un demi-quart de lieue de Warnant, est chargé de prendre soin des âmes de ce hameau. Il y dit la messe les dimanches et fêtées et chante le salut, y administrant les sacrements à la réserve du mariage (puisque les bans doivent être publiés dans l'église paroissiale) et la communion pascale, laissant cependant toute aisance à ceux qui allèguent quelques raisons pour en être dispensés, le chemin de trois quarts de lieue jusqu'à Senenne étant assez difficile. Il perçoit pour sa portion congrue deux cents florins du curé de Senenne et cinq cents que l'abbaye de Floreffe doit lui donner. Il profite du casuel de son église. L'église de Warnant n'a pas de fabrique, ce sont les gros décimateurs qui l'ont fait bâtir. Il n'y a aucun bénéfice ni office qui y soit annexé". (Orthographe modernisée) Par ce texte, nous apprenons que le vicaire Louis Pétré, religieux de Floreffe a été le premier prêtre en résidence à Warnant, à la papeterie, à partir de 1784. Dans la liste des vicaires de Senenne, nous trouvons la note biographique ci-après: "Pétré Louis de Hal, né en 1750, vêtu le 24 décembre 1769 à 19 ans, profès le 29 juin 1771, prêtre le 18 décembre 1773, vicaire de Senenne en 1779, curé de Warnant le 14 juillet 1792, curé de Foy Notre-Dame en 1807". L'empereur d'Autriche Joseph II, ayant entrepris la réorganisation des paroisses et du clergé, le mayeur de Warnant dut faire une déclaration dont le curé Dumoulin nous a conservé le texte (6) " Déclaration au sujet de nouvelles paroisses. La haute cour de Warnant pour se conformer à l'ordonnance de Sa Majesté l'Empereur et Roi pour préparer une nouvelle distribution générale des paroisses (déclare) 1° Warnant, seigneurie au baillage de Montaigle, Messire Jean-Guillaume Marie vicomte de Propper seigneur de Warnant. 2° Il y a 118 habitants catholiques 3° Les habitants ci-dessus appartiennent à la paroisse de Senenne, diocèse de Namur et doyenné de Bouvignes, doivent y aller par un chemin uni à la distance d'une lieue et plus 4° Ils sont quelquefois empêchés d'y aller, par rapport aux inondations du ruisseau et de la Meuse 5° Il y a un chargé de la cure d'âmes 6° On y célèbre la basse messe tous les dimanches et fêtes sous les huit heures 7° Ils demandent un curé 8°・Ils ont une grande chapelle, une chasuble, deux aubes, un calice, quatre chandeliers Fait par-devant la haute cour de justice, 29 mai 1786 (signé Léonard, mayeur) Le 5 avril 1787, Louis Pétré, vicaire perpétuel de Warnant, doit établir l'état de sa fonction, réclamé par l'autorité civile. Le document est intitulé comme suit: "Pays-Bas autrichiens. Diocèse de Namur - District de Bouvignes. Province de Namur. Warnant vicariat perpétuel sous l'invocation de Ste Adèle. Dépendant de la paroisse de Senenne”. (Orthographe ancienne conservée) En page 2, le vicaire expose l'état de ses ressources (Photocopie en annexe 11) En page 3, il écrit encore: " Il n'y a aucune fondation pour l'entretien des linges, ornements, pauvres, margelier (sic) etc. La chapelle de Warnant a été bâtie l'an 1764. Il n'y a aucune fondation pour l'entretien Il n'y a pas encore de maison pastorale quoiqu’fon soit obligé à résidence. On me loue un quartier par intérim à la papeterie de Moulins éloigné de la chapelle d'un quart de lieue." La page 4 comporte la formule traditionnelle qui clôture ce genre d'écrit. Nous y voyons la signature du premier vicaire de Warnant (Photocopie en annexe 12) Louis Pétré vivra la période de la révolution française. Rien ne nous a permis de suivre son destin en ces temps troublés. A signaler toutefois le document établi par l'administration municipale du canton de Bouvignes et adressé à l'administration centrale du Département de Sambre-et-Meuse en date du "12 frimaire an VI de la république une et indivisible (1 décembre 1797) On y énumère les localités où les prêtres ont refusé de faire la soumission aux lois", entendons par là qu'ils ont refusé le serment de haine à la royauté. Dans le canton de Bouvignes ce sont: Bouvignes (1 curé et 4 vicaires) ; Anhée (curé Louis Bauchau), Rivière, Falaën, Waulsort, Blaimont, Anthée, Serville, Gérin, Onhaye, Weillen et Warnant. La tourmente révolutionnaire passée, l'exercice du culte reprend son cours normal suite au concordat de 1802. En 1804, une liste de tous les ecclésiastiques du diocèse de Namur établie par la justice de paix de Dinant indique que Louis Pétré est desservant de Warnant. D'autre part, un document non daté (vraisemblablement de 1805) établi aussi par la justice de Paix de Dinant et intitulé "Affaires générales et visites" précise à propos de Warnant: " Desservant Mr Pétré, âgé de 55 ans, remplit ses devoirs exactement. Son église est en très bon état, pauvre en ornements, le ministre n'a ni maison ni douaire (8)" Dans la même liasse de documents, on trouve encore: "Warnant. Desservant Louis Pétré, né l'an 1750 le 25 novembre, n'a aucune pension, il a un calice d'argent, un ciboire de cuivre dont la coule est en argent, des boites aux saintes huiles en étain, une chasuble de chaque couleur". (8) Commence ensuite la grande remise en ordre napoléonienne à propos des circonscriptions ecclésiastiques. Un document intitulé "Nouvelle circonscription des succursales approuvée par Sa Majesté Impériale conformément au décret du 11 prairial an 12 (31 mai 1804). Département de Sambre -et-Meuse, Justice de Paix de Dinant, donne l'énumération des communes où seront placées les églises succursales". (9). Pour notre région, nous notons: Bouvignes - Celles - Custinne - Dréhance - Falaën - Foy - Gérin - Godinne - Lisogne - Sommière - Warnant - Yvoir. Pour Warnant, le desservant est toujours Pétré. Dans les mêmes archives de l'Évêché de Namur, se trouve une série de documents datés et parfois non datés, ces derniers semblant être des documents de travail, vu les ratures qui les chargent, mais qui donnent un aperçu de l'évolution des idées concernant les limites des juridictions des paroisses. En ce qui nous concerne, l'intérêt se porte sur la question du hameau de Moulin qui, finalement, se trouvera rattaché officiellement à la cure primaire de Senenne et, par conséquent, une quarantaine d'années après, à celle d'Anhée. (Evolution des questions annexes 13-14 et 15). Après la réorganisation de 1808, la paroisse de Warnant, sans le hameau de Moulin, est donc rattachée à celle de Bioul. Le fichier de l'Évêché de Namur confirme que Louis Pétré a quitté en 1807 la paroisse de Warnant pour celle de Foy Notre-Dame. En 1812, le rapport d'une visite décanale fait mention de Jean-Baptiste Bodart, né le 8 juillet 1761, comme desservant de la paroisse de Warnant, annexe de Bioul. A cette occasion, l'état de l'église est jugé bon. Le village compte 135 habitants. Le fichier de l'Évêché de Namur cite aussi le nom de Em. C. Delchambre comme vicaire de Warnant (Bioul) et donne les dates suivantes: 18 décembre 1833 - 27 septembre 1834, 17 novembre 1837, curé. La paroisse de Warnant est érigée en chapellenie par A.R. du 22 juin 1834. (7). Une liste établie par Mgr Dehesselle, évêque de Namur, des " cures, succursales, chapellenies, vicariats avec leurs desservants ", liste non datée, mais de toute façon rédigée avant 1836, nous apprend que si Senenne est une succursale desservie par le curé Jacqmin, Warnant est chapellenie et qu'il n'y a pas de desservant. Sans doute, ce document fut-il établi à un moment de transition et il semble que, comme nous l'avons vu ci-dessus, plusieurs vicaires se sont succédé, avant la désignation de l'abbé Pierre Joseph Riguelle, né en 1813, ordonné prêtre en 1837, curé de Warnant de 1838 à 1866. Par A.R. du 26 mai 1838, la paroisse de Warnant est élevée au rang de succursale (Annexe 16). A partir de ce moment, les curés seront désignés pour de longues périodes et on n'en comptera que cinq de 1838 à 1985, année du décès du dernier, l'abbé Wilmotte. Une visite décanale faite en 1845, nous apprend que le curé est bien Pierre Joseph Riguelle, que la cure est en bon état et que le conseil de fabrique se compose de MM de Rosée, Dusart, Kinif, Burton, Jadouille et Biot. En 1861, deux cloches sont fondues à l'usine de Rosée à Moulin et placées à l'église. Pour leurs caractéristiques voir Annexe 17 L'abbé Prangey succède à l'abbé Riguelle et sera curé de Warnant de 1866 à 1895. L'église Sainte Adèle, agrandie une première fois vers 1840, l'est une seconde fois en 1889 (A.R. du 22 mars 1887) (7). Il faudra attendre l'abbé Dumoulin, curé de 1895 à 1924, pour trouver un état complet de la paroisse de Warnant, rédigé en 1907. Il faut rendre hommage à la mémoire de ce prêtre qui a établi une  remarquable synthèse de la vie de sa paroisse et a consigné à partir de 1907 les événements importants qui s'y sont succédé. Il a contribué ainsi à sauver de l'oubli une longue période de la mémoire collective d'une petite communauté et facilité grandement la tâche de ceux qui, s'essayant à reconstituer la vie d'une paroisse, se trouvent souvent indécis, devant des documents dispersés, imprécis et parfois hélas, contradictoires. Reprenons, dès lors, le " liber memorialis " du curé Dumoulin pour la synthèse de 1907 qui confirme les points que nous avons développés ci-avant, mais à partir d'autres sources. La paroisse de Warnant comprend des hameaux: maison de Pierre, Salet et Moulin, toutefois dix-neuf maisons entre le pont d'Yvoir et le premier passage à niveau, font partie de la paroisse d'Anhée. ( Nous avons vu que cela résulte du décret impérial de 1808 ) La population est de sept cent dix habitants: 680 dans la paroisse, 30 autres à Moulin, paroisse d'Anhée. L'église, sans style particulier, a été construite en 1764, allongée de quelques mètres en 1889. Elle comporte un seul vaisseau avec une tour carrée. Sa superficie est de 25 mètres sur 7 mètres Il y a deux petites cloches, 3 calices, I ostensoir, I encensoir, 1 reliquaire (Sainte Adèle), des statues modernes: Sainte Vierge, Sainte Adèle, Sacré-Cœur, Saint Hubert, Notre-Dame de Lourdes, Sainte Anne, Saint Antoine, Saint Gérard Flagella, Saint Roch, Sainte Barbe, Saint Eloi, Saint Joseph, Enfant Jésus. Le curé ajoute encore, qu'à son arrivée, l'église était dans un «état déplorable" Grâce aux dons des paroissiens, il a fait placer deux autels latéraux en chêne, une chaire de vérité, un harmonium (don de la famille de Rosée), des lampes, des chandeliers, des girandoles (candélabres à plusieurs branches) etc... L'ensemble des paroissiens souhaitent la construction d'une nouvelle église, mais les travaux entrepris par la commune (chemin de Salet, construction de l'école des filles, création de points d'eau),ne le permettent pas. Le presbytère est une ancienne grange transformée en cure. L'abbé le voit sous un jour peu favorable: les murs sont peu solides et il y a des rats et des souris! Chapelles dans  l'étendue de la paroisse. Il existe une chapelle castrale au château de Moulin (de Rosée). Quelques chapelles votives entourent le château: Notre-Dame de Lourdes, Saint Roch, Saint Blaise, Saint Joseph. En outre, on trouve: deux chapelles-bornes à N,D. de Lourdes et au Sacré-Coeur. Une chapelle à la fontaine Sainte Adèle. Une chapelle du Sacré-Cœur à Salet. La patronne de la  paroisse est Sainte Adèle, par autorisation du 9 octobre 1838, donnée par Mgr Nicolas-Joseph Delesalle, évêque de Namur. Elle est priée pour les yeux (10). La fête de Sainte Adèle se célèbre le 30 juin et la solennité le dimanche suivant. En 1907, la procession rassemble plus de trois mille personnes, la relique est offerte à la vénération des pèlerins.   Ce jour-là trois messes sont célébrées: une messe basse à six heures, une première grand'messe à 8 h. 15 et la seconde à 10 h. 15. Vers 1895, des cabaretiers ont voulu profiter de la fête de Sainte Adèle pour organiser une kermesse et des danses dans les cabarets: le bourgmestre (Clément de Rosée) en accord avec le curé a interdit ces manifestations. Les associations religieuses. Il existe en 1907: - L'œuvre de la Sainte Enfance, établie en octobre 1895 - L'œuvre pour la propagation de la foi. - L'archiconfrérie du Cœur agonisant de Jésus. - L'œuvre des églises pauvres. - Le rosaire perpétuel. Les écoles. Il y a deux écoles mixtes, l'une à Warnant, l'autre à Salet. Deux instituteurs les desservent. Population scolaire: 8o à Warnant 2o à Salet Les œuvres sociales - Une société de secours mutuel affiliée à la Caisse de Retraite a été fondée en 1897: 26 familles y adhèrent. - Union professionnelle agricole fondée en 1902: 74 membres. - Syndicat agricole fondé en 1896: 23 membres. - Caisse de Retraite: 82 membres. Le  cimetière existant est éloigné de l'église depuis cinquante ans (donc depuis 1857). Il est bénit. Le cimetière désaffecté est tenu convenablement et est entouré du mur de l'église. Les usages locaux La fête de l'Adoration est fixée au 25 décembre depuis 1847. Il y a deux processions annuellement. - La première a lieu le 1er dimanche de la solennité de la Fête-Dieu. Son parcours: Place communale, chemin vers la ferme, route de Bioul jusqu'à la petite croix dite de Saint Hubert, descente vers la fontaine Sainte   Adèle où se trouve un reposoir. La procession repart vers le fond du village, s'arrête à un second reposoir, puis remonte vers l'église. - La deuxième procession est celle de Sainte Adèle: Le parcours est identique jusqu'au fond du village. Elle se dirige alors vers la maison de Pierre, prend le chemin de la gare jusqu'au lieu-dit Champy où il y a un troisième reposoir. La procession remonte alors vers l'église. Les rogations Elles ont lieu à la saint Marc et les trois jours qui précèdent l'Ascension. A la Saint Marc et le premier jour des rogations, on longe le mur du cimetière pour suivre le sentier jusqu’aux 45 lieux-dits Tombois, on revient à l'église par la grand-route. Le deuxième jour: itinéraire identique à celui qui est parcouru à la procession du Saint Sacrement. Le troisième jour: direction fond du village, maison de Pierre et retour par la grand-route. A la fête de la Saint Hubert a lieu la bénédiction du pain, de l'avoine et des céréales. A la synthèse religieuse, le curé Dumoulin ajoute quelques statistiques civiles.

Industrie

Sur le territoire communal, il y a l'usine de cuivre de Moulin, gérée par la famille de Rosée. On y fabrique des chaudières de locomotives, des chaudrons, des fils et de la fonte de cuivre. Trois carrières-sont en exploitation Chemin de fer. La gare de Warnant est sur la ligne Dinant-Tamines. (NB: le tronçon Anhée-Ermeton - sur- Biert a été ouvert au trafic le 15 octobre 1890. La liaison avec Dinant ne sera réalisée que le 5 juillet 1891, par la mise en service du tronçon Anhée-Station, Anhée-Jonction, avec raccordement à la ligne du Nord Belge). Il existe un bureau télégraphique à la gare de Warnant. Enfin, en 1907, on construit la ligne vicinale Warnant - Bioul - Lesves. Elle fonctionnera à partir du 1er avril 1909. Bureau de bienfaisance. Il en existe un, mais il a peu de ressources. Ses rentes annuelles se montent à 80 francs. En 1857, un incendie a détruit les archives communales et presque tous les registres paroissiaux. En conclusion de ce qui précède, nous devons admettre que la synthèse du curé Demoulin a envisagé tous les aspects de la vie paroissiale, à ce titre elle constitue une mine précieuse de renseignements. Pour la période qui va suivre l'année 1907, nous n'avons plus qu'à nous rapporter au "liber memorialis" , tenu ponctuellement par le curé qui n'a pas manqué, de même que son successeur de noter les événements les plus significatifs. Mai 1907: Achat d'une bannière dédiée à Sainte Barbe, dont le coût s'élève à 120 francs, couvert par des collectes et des dons. En août 1907, l'église de Warnant reçoit une aide de "l'association des églises pauvres" dont le siège est à Bruxelles. Le don comporte: une chasuble blanche, une chape, une étole, dix petites bannières, un seau à eau bénite. En 1908, le curé Dumoulin signale que les habitants de Salet adressent pétition sur pétition à Mgr Heylen, évêque de Namur, à Mr le Gouverneur Charles de Montpellier, au conseil communal de Warnant, même à Mr Schiltz, doyen de Dinant, pour l'obtention d'une chapelle dans ce hameau. Nous consacrerons un chapitre spécial à cette question. Les nouvelles écoles des filles. Le 18 avril 1909 a lieu la bénédiction des nouvelles écoles des filles par le doyen de Dinant Mr Schiltz, accompagné du curé d'Annevoie Mr Lebay. Après les vêpres, on est allé en procession aux nouvelles écoles où s'est faite la bénédiction. L'école primaire et l'école gardienne communales sont desservies par deux religieuses des Sœurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy. Les deux premières religieuses sont Sœur Marguerite Marie ( Clémence Gérard, d'Anlier ) et sœur Saint Lucien ( Aix Marie Auguste Rausch de Châtillon ). Novembre 1910. En cette année 1910, surgit une contestation sur un point de juridiction paroissiale, à propos de la construction d'une villa à Heneumont, face à Yvoir (Villa des Toutous). Etant donné qu'elle est édifiée près de la Roche à Moulin, paroisse de Senenne puis d'Anhée depuis 1808, à laquelle des paroisses d'Anhée ou de Warnant est-elle rattachée? Le différend est soumis à l'Evêché qui tranche comme suit: Evêché de Namur - 29 novembre 1910. Il résulte d'une ordonnance de Monseigneur Dehesselle que les différentes sections qui composaient la commune de Warnant ont été, le 12 juin 1838, distraites des paroisses de Bioul et de Senenne, à l'exception de la Roche à Moulin, pour former la succursale indépendante de Warnant... Une nouvelle et légère modification a été opérée ultérieurement, elle comprend, parait-il, quelques maisons rattachées, à l'initiative d'un ancien curé, à la paroisse d'Anhée. Note du curé de Warnant: Cette nouvelle modification a rapport à la propriété occupée actuellement par Mr Drugman, ancienne habitation Gaucher ". En fait, il s'agit ici de la propriété, sise à Mont-Anhée, qui comprend une gentilhommière entourée d'écuries et de bâtiments agricoles. Mr Drugman était éleveur de chevaux. Le différend est tranché par l'Evêché, la paroisse d'Anhée ne s'étendra pas au-delà de la Roche à Moulins. (11) En 1913, du 16 au 25 mars, une mission est donnée par deux pères Récollets, à raison de deux sermons, chaque jour, l'un après la messe de 8 heures, l'autre le soir, à 20 heures. En 1914: le souffle de la guerre passe sur Warnant. Le curé Dumoulin exprime son angoisse en écrivant " Quis talia fando temperet a lacrymis " (Qui, en entendant parler de telles choses, s'abstiendrait de pleurer   1915 Le 24 mai 1915 (lundi de Pentecôte) a lieu la bénédiction de la chapelle érigée en l'honneur de Notre-Dame de Hal au Champy. Elle a été bâtie en reconnaissance du fait que le village de Warnant a été préservé lors du passage des troupes en 1914. Les frais de la construction ont été couverts par des collectes à domicile. Toute la paroisse a assisté à la cérémonie de la bénédiction. Le 15 juin, confirmation à Warnant des enfants de Bioul, Haut-le-Wastia, Yvoir et Warnant. 1916 Le 15 août de cette année a lieu à Salet, la bénédiction d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Lourdes. Elle est édifiée grâce à la volonté de quelques habitants, qui voient en elle l'embryon de la future église de Salet, qui ne sera réalisée, dans son entièreté, qu'en octobre 1929. 1919 A l'occasion de la procession Sainte Adèle, des danses ont eu lieu dans les " cabarets ", avec l'autorisation du bourgmestre. L'Evêché, instruit de cette affaire, décide que la procession sera supprimée, si de semblables événements se reproduisent encore. En 1920, une lettre épiscopale est lue en chaire, confirmant cette décision. Les danses n'ayant plus eu lieu, les processions se déroulent normalement.
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