Le 30 juin 1924, le curé Dumoulin prend sa retraite à Bruxelles comme aumônier d'un couvent. Il est remplacé par l'abbé Schlit auparavant vicaire à Alvoisin. Le 27 juillet 1924, le doyen Schiltz de Dinant procède à son installation dans la paroisse. Le nouveau curé est attristé par l'aspect intérieur de l'église qui est celui " d'une vieille caserne en ruines ". Dès le 21 septembre 1924, il fait part à ses paroissiens de son désir d'une restauration qui portera sur le placement d'un nouveau maître-autel et d'un banc de communion, sur la réfection complète du plafonnage du chœur et la pose d'un nouveau pavement dans celui-ci. Il organise donc la collecte dominicale et visite ses paroissiens, qui font montre " d'une générosité méritant tout éloge ". Le 8 juin 1925, commencent les travaux de restauration de l'église. Le chœur est entièrement déroché et replafonn. Un nou-vel autel en marbre, don de la famille de Rosée est placé. Il a été fabriqué par Léon et Hector Colin, marbriers à Warnant, d'après le plan élaboré par Félix Jacques, professeur d'arts décoratifs à l'école Saint Joseph de Maredsous. Dans le chœur, un pavement en mosaïque est fait par un entrepreneur italien de Archienne. La restauration intérieure de l'église est l'œuvre de Ar Defoin, peintre - décorateur à Châtelet. Les carreaux des fenêtres, à l'exception de celles du chœur, sont remplacés par du verre cathédrale. Quant au banc de communion, en marbre de Numidie, œuvre de Léon et Hector Colin, il ne sera placé qu'y la Noël 1926. Tous ces travaux ont coûté la somme globale de 27.179;80, dans laquelle la commune de Marnant n'est pas intervenue, mais a fait placer l'éclairage électrique par Ar Smets d'Yvoir. Le 12 juillet 1925, jour de pèlerinage en l'honneur de Sainte Adèle, la statue revêt le costume de moniale de Saint Augustin et abandonne donc l'habit civil de 1830. Le 25 août 1925, le doyen de Dinant inaugure le nouveau chemin de croix, le précédent étant en plâtrer. Du 20 au 24 octobre 1926, a lieu un triduum préparatoire au jubilé. Il se terminera par la bénédiction d'une statue de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, don de la famille de Rosée. A cette occasion, l'église est ornée de guirlande et de plus de 5000 roses. La Maison des Œuvres. En février 1927, vingt-trois pères de famille prennent la décision d'édifier une maison des œuvres qui sera réalisée grâce au concours de bonnes volontés: le comte de Lannoy fait don du terrain et la famille de Posée d'une somme de 10.000 francs, les fermiers du village transportent les matériaux à pied d'œuvre. La première pierre est posée le 4 octobre 1927, L'entrepreneur Pemacle mène rondement la construction qui sera terminée le 4 décembre, l'ouverture se faisant le 19. Au fronton du bâtiment une devise: "Dieu - Patrie - Travail - Gaîté ". La bénédiction solennelle de la Maison des Œuvres par le vicaire-général Dubois aura lieu le 13 octobre 1929. 1929. Du 15 au 25 décembre, deux pères des Oblats de Marie Immaculée prêchent une mission, à la fois dans l'église de Damnant et dans la nouvelle chapelle de Salent, inaugurée depuis le 13 octobre 1929. Les sermons se font matin et soir et Mm Léon Ancion met gracieusement son auto à la disposition des missionnaires pour les transporter à Salent et les ramener. Aux yeux du curé Schiit, cette mission a revêtu une importance exceptionnelle, car celle-ci a permis à la petite communauté de Salent, grâce à sa nouvelle chapelle de participer à l'exercice du culte et à l'instruction religieuse. 1930. Centenaire de l'Indépendance belge. Pour commémorer ce centenaire, la maison des œuvres voit exécuter sur son théâtre: " La représentation de la vie de Sainte Adèle, patronne de Warnant ", grand drame religieux en quatre parties avec prologue et seize tableaux vivants, le tout accompagné par un chœur et de la musique, œuvre nouvellement composée par Ignotus. Ce mot latin signifie "inconnu». Par ce pseudonyme, l'auteur, sans doute par souci d'humilité a voulu cacher son identité. Il nous semble opportun, soixante ans après de révéler qui est cet inconnu: il s'agit de l'abbé Schiit lui-même. Cette œuvre d'une durée de six heures consécutives nécessite la collaboration de cinquante acteurs qui seront tous de Warnant. Elle eut un succès inespéré et fut jouée cinq fois: les 19 et 30 mars, 6, 20 et 27 avril 1930. Environ deux mille cinq cents spectateurs ont assisté à ce spectacle, en venant de toute la Wallonie, même de Charleroi, Liège Verviers et Anvers. Le rôle de Sainte Adèle fut tenu avec "la plus méticuleuse perfection et à la satisfaction générale " par un garçon de quatorze ans, Arène Dumont de Warnant. A la demande de pèlerins, la pièce fut reprise les 8 et 15 novembre 1931. La fête officielle du centenaire a eu lieu à Warnant le 24 juillet 1930. Après la grand-messe, l'arbre du centenaire est planté à l'angle de la route allant vers Bijou et du chemin venant de l'église. La fêter s'est terminée par des chants et des exercices de gymnastique exécutés par les enfants des écoles de Warnant et de Salent sur la place communale. De 1930 à 1936, année pendant laquelle le "liber memorlalis" cesse hélas d'être tenu, quelques faits jalonnent la vie paroissiale de damnant. - Novembre 1931: achat d'un grand catafalque dont l'église était dépourvue; auparavant les gens devaient en louer un. - 1931: la fabrique d'église commande vingt grands chandeliers au sculpteur-tourneur René Piliers, rue Notre-Dame à Namur. Dix autres avaient déjà été achetés en 1928. - 23 juin 1933. Mgr Hayon confirme, en l'église de damnant, les enfants de Année, Annevoie, Falaën, Haut-le-Wastia et Sommaire. Toutes les maisons ont été ornées de tentures, de guirlandes et de drapeaux. De nombreux portiques faits de feuillage et de fleurs, enjambent les routes suivies par l’évêque. A 14 h. 45 juste avant son arrivée, éclate un violent orage qui durera jusqu'à la fin de la cérémonie. - Entre les années 1934 et 36, mention est faite de l'installation en l'église de damnant de plusieurs statues, œuvres du sculpteur Georges Dekoninck. 18 mars 1934. Statues de Saint Hubert et de Saint Joseph. 17 juin 1934. Statue du Sacré-Cœur, don de la famille de Posée. 5 août 1934. Statue de Saint Antoine. 7 juillet 1935. Statue de Saint Eloy, don des fermiers et cultivateurs de damnant. 30 juin 1936. Statue de Sainte Barbe, don des patrons et des ouvriers.

1940. La guerre.

Le curé Schlitt nous a laissé un compte-rendu intéressant sur les événements qui ont frappé Warnant en mai 1940. Le dimanche 12 mai, pendant la grand-messe, le commandant des troupes françaises installées à damnant depuis le 10, donne l'ordre aux habitants de quitter le village et d'évacuer vers l'ouest. On s'attend en effet à une bataille sur la Meuse, que les pointes motorisées allemandes atteindront dans le courant de l'après-midi. Spectacle navrant, écrit le curé, que cet exode, par les routes de Bioul et de la Molignée, en direction de la France. Le 12 mai, vers 14 heures, la plupart des Warnantais, avec leur curé, se trouvent à Sosoye, quand une bombe, larguée par un avion allemand s'abat sur un pont du chemin de fer et obstrue la route, séparant le groupe en deux, heureusement sans faire de victimes. Ceux qui se trouvent en-deçà du pont continuent vers m et Ermeton-sur-Biert. L'autre partie, avec le curé, prend la route vers Anthée, Coréenne, Flavine, Floconnes. Le lendemain, reprise de la marche par Philippeville, Bileux et Pièzes (frontière française). Par suite du harcèlement des avions, de l'embouteillage des colonnes, le groupe se disloque et se sépare. Le curé Schlitta, avec sa mère et une sœur, atteignent la région de Soissons, où ils montent dans un train qui les conduit à Paris, puis à Vannes dans le Morbihan. Le curé sera attaché à la cathédrale de cette ville jusqu'à son retour à Marnant, le 8 août 1940. Il n'entre pas dans le cadre de cet essai, de reprendre le triste bilan en tués, blessés ou disparus, fait par le curé à propos de son village, à l'issue de la guerre. En nous cantonnant au plan paroissial, nous retiendrons qu'une cloche de l'église a été enlevée par les Allemands et curieusement placée dans le clocher d'Hastière- par-delà, en remplacement, sans doute d'une cloche plus pondéreuse qu'ils ont réquisitionnée. Le curé Schlit est décédé à Warnant en décembre 1948, après avoir été en charge de la paroisse pendant vingt-quatre ans. Én 1949, il est remplacé par l'abbé Nestor Wïlmotte, né à Rasteigne, le 27 novembre 1907, ancien vicaire de Rochefort. Parmi les événements ayant marqué son pastorat, signalons d'abord le retour dans le clocher de Warnant, le 16 septembre 1950, de la  cloche enlevée pendant la guerre et placée temporairement à Hastière-par-delà, ensuite l'édification, au cours des années 1949- 1950, de la chapelle dédiée à Notre-Dame de Beauraing. Bâtie par les Entreprises Thiran, en belles pierres grises du pays elle porte au fronton un chronogramme, qui nous indique l'année de la fin de la construction: 1950. Pour découvrir cette date, il faut transcrire le texte de cette façon: MerCI VIerge aV CœVr D'or ConVertIssez Vos warnantaIs VeILLez sVr noVs toVs La statue de la Vierge, en pierre blanche, est du ciseau de Georges Dekoninck. La décision de bâtir cette chapelle a été prise en fait par l'abbé Schlit, mais la bénédiction eut lieu en décembre 1950. C’est le 6 janvier 1952 que s'est déroulée la cérémonie d'hommage à la Sœur Saint Lucien, pour sa mise à la retraite. Venue à Warnant en 1909, comme institutrice, à l'école des filles nouvellement construite, cette religieuse ne limita pas son action à ses fonctions d'enseignante, mais elle se mit au service des malades, les visitant à domicile, pour donner des soins, comme le ferait une infirmière. Elle était considérée comme la "doctoresse" du village. Elle soulagea bien des misères, aussi sa réputation était à la mesure des services rendus. Sœur Saint Lucien s'est éteinte à Warnant, à l'âge de septante-deux ans, après avoir consacré quarante-quatre ans de sa vie au service des autres. C’est aussi sous l'abbé Wilmotte, que fut modifiée la date de la procession de Sainte Adèle, fixée désormais au premier dimanche de juillet au lieu du second. Les dernières années du prêtre furent assombries par la maladie. A partir de juillet 1982, il ne fut plus physiquement apte à remplir ses fonctions sacerdotales. Ce fut l'abbé Binamé, déjà curé d'Anhée, qui fut désigné également comme curé de Warnant. Il fut aidé dans cette tâche par divers ecclésiastiques, tel l'abbé Marlier, ancien curé de Bois-de-Villers, qui célébra le culte à Warnant de 1982 à 1985. Le curé Wilmotte est décédé dans une maison de repos en décembre 1985, au terme d'une vie vécue sans bruit, dans la fidélité et la rigueur, comme le dit sa note biographique. Il aura été le dernier curé de Warnant à y résider. Ainsi donc, par une singulière coïncidence de l'histoire, presque deux cents ans après l'établissement à Warnant du premier vicaire Louis Pétré (1794), s'interrompait le processus de succession des prêtres en résidence dans cette paroisse.Le curé d'Anhée, devenu aussi curé de Warnant, allait se trouver investi d'une responsabilité paroissiale qui s'étendra avec le temps, à quatre villages: Anhée, Warnant, Haut-le-Wastia et Salet. Notes. 1. Les renseignements sur l'origine de la paroisse de Senenne sont repris de l'ouvrage: "Floreffe. 850 ans d'histoire - Vie et destin d'une abbaye de prémontrés" p 173. 2. Dîme: impôt, fraction variable de la récolte prélevée par l'Église. Les bénéficiaires en sont les décimateurs. Les dîmes ont été abolies lorsque la révolution française s'est étendue aux Pays-Bas autrichiens. 3. Archives de l'État à Namur. Archives ecclésiastiques. Liasses 2573 - 3342- 3346. 4. L'emplacement de la chapelle privée n'est pas précisé. Une hypothèse peut être avancée: il s'agirait de la chapelle du château de Hun. Dans son ouvrage "La province de Namur (Petite encyclopédie) Canton de Dinant", Édouard Gérard indique que " la seigneurie de Warnant seule fut engagée en 1753 pour 2.500 florins à Jean Guillaume de Propper, seigneur de Hun. Ce même de Propper acquit aussi aux enchères pour 1680 florins, la seigneurie hautaine de Salet et Haut-le-Wastia. Il eut pour héritier de ces territoires, son fils Jean-Baptiste Gislain de Popper qui épousa Agnès-Constance de Montpellier (1788)". 5. La papeterie de Moulin, était située à 350 mètres en amont du pont qui enjambait la Morigéné, sur la route de Warnant à Haut-le-Wastia. Elle se trouvait sur la rive droite du ruisseau. Les décimateurs voulurent donc placer la maison vicariale près Je cette papeterie, sur la rive gauche du côté de Warnant et le long du sentier qui conduisait au centre du village. Le terrain de la papeterie a servi à construire le château du Varroy. 6. Extraits tirés de l'inventaire des archives de la commune de Warnant, repris pour copie conforme par le curé Georges Dumoulin en 1907. 7. Chanoine J. Gennart: "Diocèse de Namur. Paroisses et édifices du culte 1808-1979". 8. Archives  de  l' Evêché de Namur - carton 20. 9. idem - carton 62. 10. Sans doute, le patronage de Sainte Adèle a été officialisé en 1838, cependant il remonte plus loin dans le passé. L'état de la paroisse en 1787 est déjà intitulé "Warnant, vicariat perpétuel sous l'invocation de Sainte Adèle". 11. Dans le même ordre d'idée, notons que vers 1908, la commune d'Anhée avait entrepris des démarches pour le rattachement de la Roche à Moulin à la commune d'Anhée, en se basant sur le fait que les enfants étaient scolarisés à Anhée et qu'au point de vue économique, le hameau de Moulin était plus dépendant d'Anhée que de Warnant Cette initiative engendra un beau tollé et une grande indignation à Warnant. Le rattachement ne se fit pas, si ce n'est qu'en 1965, trois villages: Anhée, Warnant et Haut-le-Wastia furent fusionnés en une seule entité. Aperçu sur les mesures de longueur, de surface et sur les monnaies au 18e siècle. Sous l'ancien régime, les mesures tant de longueur que de surface variaient d'une région è l'autre. Dans le comté de Namur, l'unité de longueur était le pied de Namur, dit de Saint Lambert, valant approximativement 29 centimètres. Pour les surfaces, on avait: - la verge carrée de 16 1/2 pied de Namur dits de Saint Lambert, valant environ 23 centiares. - le journal qui valait 100 verges - le bonnier qui valait 4 journaux, soit environ 94 ares - Pour les monnaies, on distinguait le florin valant 12 sous. - le sou valant 24 deniers. 1 sol = 1 sou. Ces subdivisions se retrouvent dans l'état des ressources établi par le vicaire Louis Pétré  le 5 avril 1787.

Annexe 1

Archives de l'État à Namur (A.E.N.) Archives ecclésiastiques -Warnant- Liasse 2573. Requêtes des habitants de Warnant à l'Évêque de Namur pour obte-nir l'autorisation d'entendre la messe à  Warnant (175B) A Monseigneur l'illustrissime et révérendissime évêque de Namur Avis du Rd Doïen rural et du Rd curé du lieu, fait à Namur le 2 décembre 1758 suivait par Monseigneur. Signé J. Masson, secrétaire. Remontrent en tout respect et soumission des manans de Warnant, paroisse de Senenne qu'ils sont distants de leur église paroissiale d'une grande lieue, et de l'abbaye de Moulin, lieu le plus prochain pour entendre la messe, d'une bonne demi-lieue: cause pourquoi les dits manans ne peuvent aller à la messe les jours d'obligation qu'avec bien des peines et les vieilles gens sont forcés d'y manquer, surtout dans les mauvais temps, les chemins étant longs difficiles et presque impraticables. Or, comme le sieur Grimonster, prêtres et chapelain de Monsieur de Popper, réside audit Warnant dans la maison de feue Madame Ladosse où il y a une chapelle qui n'a jamais servi à autre usage qu'à y dire la messe du temps de laditte dame: les très humbles remontrans supplient avec toute l'insistance et tout le respect possible Votre Grâce illustrissime de permettre audit Sieur Grimonster, après telle inspection qu'il lui aura plu de faire prendre: de célébrer la messe dans l'avant ditte chapelle et de biner les dimanches et fêtes d'obligation pour la commodité ou plutôt nécessité des susdits habitans. Et parmi ce, les tant dits manans pourront aisément garder leurs habitations pendant que les uns iront à la messe paroissiale pour ensuite les autres assister aux vêpres et ainsi alternative-ment quoy faisant et signé: D.D. Léonard,S Jean Toussaint, M Baude, Lambert Léonard, marqué de la marque de Joseph Ronval, de celle de la veuve Jacques Delpier, de celle de François Royaux de celle de Augustin Ronval le jeune  de celle de Anne Gerar et de celle de Pierre Bossimé et de celle de Antoine Martin. Signé Lambert Delpire, François Antoine Beguin, marqué de la marque Hubert Rommiée et de celle de Martin Rommiée Vu la présente requête, déclare les présentations et raisons y contenues être véritables et Sa Grandeur Illustrissime leurs accordant la messe audit Warnant, il leur en résulterait l'avantage spirituel de l'instruction chrétienne que devra y faire le prêtres y célébrant, de laquelle les représentans sont frustrés allant à la messe à l'abbaye de Moulin. Donné à Falaën ce 12 octobre 175B signé Stienon, curé de Falaën Doyen du conseil de Bouvigne. Je soussigné souscris à l'avis de Monsieur le Doïen parmi qu'il ne soit fait aucun préjudice par la permission accordée aux droits d'un curé de Senenne ni à ceux de son église et de son marguillier Fait ce quatorze décembre 175B. Signé Feraille curé de Senenne

Annexe 2

Namur -16 décembre 1758. Ordonnance de l'évêque de Namur autorisant les gens de Warnant à entendre la messe Jans leur village. Paul Godefroy, comte de Berio, de Franc douaire, par la grâce de Dieu et du Saint Siège apostolique, Évêque de Namur abbé séculier de la collégiale Notre-Dame, A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Salut et Bénédic-tion. Nous avons reçu la très humble supplique des habitans de la communauté de Warnant avec l'avis du révérend doïen rural et curé du lieu, y réservé par laquelle ils nous exposent la difficulté qu'ils ont de se rendre à Senenne pour y entendre la messe; vu et considéré mûrement la présente requête et attendu la distance d'une grande lieue qu'il y a de Warnant à l'église paroissiale: 1° Nous accordons la permission de faire célébrer la sainte messe dans l'endroit de Warnant pourvu que ce soit dans un lieu décent, les autorisant à construire une chapelle à cet effet si les habitans le trouvent ainsi convenu, le tout sans conséquence et sans que les habitans puissent contracter aucune obligation pour la suite, pourvu néanmoins que l'église paroissiale de Senenne ne souffre de là aucune altération dans ses droits de sorte que les supplians ne seront par là aucunement soustraits de cette église mère. 2° Qu'ils auront soin de ne pas négliger les offices paroissiaux quand ils pourront y assister commodément. 3° Nous réservons les jours de Pâques, Pentecôte et du Saint-Sacrement, auxquels jours on ne puisse célébrer dans la chapelle sans ultérieure autorisation 4° On n'y pourra exercer aucune bénédiction ni administration des sacrements 5° Que le prêtre célébrant sera obligé d'y faire l'instruction conformément aux statuts synodaux. Ordonnons que copie de la présente disposition soit donnée au Rd pasteur de Senenne qui aura soin de la conserver et enregistrer comme il appartient l'autorisant de faire la visite de l'endroit où on célébrera pour juger s'il est décent et tel qu'il convient à la Majesté divine. En foy de quoi, nous avons fait expédier la présente sous le cachet de nos armes et la signature de notre secrétaire. Donné à Namur le seize décembre de l'an mil sept cent cinquante-huit suivant par Monseigneur. 16 décembre 1758
Discours soeur Saint Lucien
Cortège soeur Saint Lucien
Église de Warnant
Fête de Sainte Adèle

Annexe 3

Warnant - 11 septembre 1760. Extrait du registre aux actes de loix de la cour de Warnin au pays et comté de Namur. Aujourd'hui onze septembre mil sept cent soixante vu dans l'assemblée expressément et extraordinairement tenue à Warnin par les manans et habitants dudit lieu, au lieu ordinaire d'assemblée ensuitte de la convocation faite par Lambert Léonard leur sergent aiant été de maison en maison et notifié le sujet de laditte assemblée qui se fait au sujet d'une chapelle et prêtre à avoir en leur lieu à raison de l'éloignement et difficultés des chemins et ruisseau à passer pour aller à Senenne leur paroisse, ont unanimement résoud de présenter requette à qui il appartiendra afin d'ob-tenir à charge des décimateurs du dit lieu, une chapelle et un prêtres pour célébrer la messe, fêtes et dimanches audit Warnin, y enseigner la parole de Dieu, administrer les sacrements et faire les autres devoirs d'un vicaire ou prêtres aiant charge d'âme, aiant lesdits manans dénommé Dieudonné Léonard l'un d'eux pour faire les représentations, sollicitations et autres devoirs à l'effet susdit soit à Namur ou ailleurs promettant d'avoir pour agréable ferme stable et de valeur tout ce que ledit Dieudonné Léonard leur comis fera ou fera faire par procureur et autres qu'il pourra substituer en ce regard sans obligation telle que de droit. Ainsi fait et résoud en laditte assemblée les jours mois et an que dessus aiant lesdits manans requis François Royaux, Martin-Hubert Romegnée, Michel Baude et Dieudonné Léonard leurs comis et porteurs de voix de signer la présente avec les échevins greffier et serqeant audit lieu aussi présents à ladite assemblée. L'original est marqué de françois Robaux, d'Hubert-Martin Romegnée comis signé M Baude,D.D. Léonard, François-Antoine Beguin, marque de Lambert Léonard et signé Binamé greffier

Annexe 4

Archives de l'État à Namur. Archives ecclésiastiques.   Liasse 2573. Lettre adressée par le procureur Douchamps à l'abbé de Gembloux décimateur de la paroisse de Senenne. 11 novembre 1761. N.B. Orthographe modernisée. Copie de la lettre écrite à Mr l'abbé de Gembloux par le procureur Douchamps pour et au nom de ceux de la communauté de Warnant. Monsieur, Quoique je n'aie pas l'honneur de vous être connu, je pense cependant que vous ne dédaignerez pas de vous prêter à l'objet qui me procure celui de vous écrire. Voici le fait. Les manants de Warnant, paroisse de Senenne où vous êtes décimateur se trouvent éloignés d'une grande lieue de cette paroisse, destitués en même temps de chapelle et de vicaire, sujets par conséquent à subir une privation de sacre-ments dans tous les accidents imprévus dont l'homme est sans ces-se menacé, croient être en droit d'y pourvoir en demandant pour la sécurité de leur âme qu'il soit établi chez eux un vicaire pour leur dire la messe et qui fût à portée de rendre aux mourants les derniers devoirs du christianisme que beaucoup d'entre leurs devanciers n'ont pas eu, disent-ils, le bonheur de rece- voir par un effet de l'éloignement de leur curé. J'ai cru, Monsieur, ne pouvoir pas refuser mon ministère à ces gens pour les aider dans la poursuite d'une demande aussi juste. Cependant a-près réflexion faite que ceux qui sont obligés à pourvoir à ces pauvres gens du nécessaire à leur salut, se feront plus que moi un point de conscience de ne point les abandonner, j'ai cru, Monsieur que vous prévenir du fait et des cas survenus était le vrai moyen de réussir dans leur demande sans devoir venir à aucune voie de procédure pour se le faire adjuger. J'espère donc, Monsieur, que de concert avec Monsieur de Floreffe et Messieurs des Chapitres de Notre-Dame en cette ville et en celle de Huy qui sont codécimateurs en la paroisse de Senenne, vous daignerez prendre des mesures qui conviennent pour le bien-être et le salut de ces pauvres gens. Je m'assure trop de votre équité fondée sur une doctrine dont vous portez à juste titre la réputation pour croire que vous vous y refuserez. Daignez je vous supplie Monsieur m'honorer de votre réponse et me faire la grâce d'être persuadé que je fais gloire d'être avec respect, Monsieur Namur le 11 9bre 1761 Le procureur ajoute: Écrit aussi la même lettre à Monsieur l'abbé de Floreffe. Et après écrit une lettre particulière mais relative à celle ci-dessus à Monsieur le Doyen du Chapitre de Notre-Dame en cette ville.

Annexe 5

Archives de l'Etat à Namur. Archives ecclésiastiques Liasse 2573. Réponses de deux décimateurs à la requête du procureur Douchamps. N.B. Orthographe modernisée. Gembloux, ce 20 novembre 1761. A Monsieur Douchamps Procureur du Conseil à Namur, Monsieur, J'ai reçu l'honneur de la vôtre datée du onze novembre à laquelle je ne saurais quoi répondre avant que je ne me sois concerté avec mes décimateurs. Je doute cependant si nous acquiescerons à la demande de ces habitants de Warnant, du reste je tacherai de leur parler et de savoir si la chose est absolument nécessaire et si leur dîme est suffisante pour les frais de la construction d'une chapelle et l'entretien d'un vicaire. Entretemps  je suis avec estime Monsieur Votre très humble et obéissant serviteur Jacques, abbé de Gembloux A Monsieur Douchamps Procureur à Namur. Monsieur, Je ne tarderai pas à conférer avec mes codécimateurs sur la demande de ceux de Warnant qui d'abord allèguent faux au sujet des personnes prétendument mortes chez elles sans sacrements. Du reste, Monsieur, je suis très sensible à la politesse de votre lettre et ne souhaite rien de plus que de trouver l'occasion de vous témoigner la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être Monsieur Votre très humble et obéissant serviteur Fr. Clément, abbé de Floreffe Ce 18 9bro 1761

Annexe 6

Senenne. Cure Monsieur, Je ne sais si votre Révérence est informée de l'état où se trouve, de l'action intentée par les manants de Warnant contre les décimateurs de Senenne, je me suis rendu sur le lieu avec Monsieur l'abbé de Floreffe il y a environ deux mois pour examiner par nous-mêmes si les allégés dans la requête de ces manants étaient véritables. Monsieur le Proviseur de Floreffe m'a dit qu'il avait alors écrit à Mr votre proviseur lui marquant le jour d'une arrivée à Senenne et lui proposant de s'y trouver. Je ne sais pourquoi il n'y est pas venu au reste, j'ai l'honneur de vous dire Monsieur, que nous avons (fait le chemin de l'église de Senenne) à Warnant et nous y avons employé cinq quarts d'heure tellement qu'il) et nous avons trouvé qu'il y a véritablement une lieue de distance de l'église de Senenne, que les chemins sont difficiles et que le ruisseau de Moulin est de temps en temps si gonflé qu'il est impossible aux habitants de Warnant de se rendre à l'église de Senenne nonobstant la pont qu'il y a aux papeteries et attendu le nombre de maisons qui actuellement se monte à 33 et que vraisemblablement augmentera toujours, nous avons jugé que les dits manants étaient bien fondés dans la demande d'une chapelle et d'une prêtre ou vicaire pour leur…… Nous avons eu plusieurs conférences à ce sujet avec lesdits manants de Senenne et à Namur et ensuite j'en ai eu des particulières avec Monsieur l'abbé de Floreffe et nous sommes convenus sans l'argument des autres décimateurs comme s'ensuit: 1° Que Mr le Curé de Senenne ou l'abbaye de Floreffe prendra à soi l'entretien d'un vicaire sans que les autres décimateurs y interviennent à ce regard dans la moindre chose. 2° que si les manants de Warnant insistent dans la suite  à obliger les décimateurs à faire une habitation pour le vicaire, qu'elle sera privativement à la charge du curé de l'abbaye de Floreffe tant pour la construire que pour les entretiens 3° Que les ornements de la chapelle se feraient aux frais et dépens des décimateurs y compris Monsieur l'abbé de Floref-fe pour la quote-part des dîmes qu'il prenait sous la paroisse de Senenne. Il est à remarquer que ce dernier article que Monsieur de Floreffe n'a jamais contribué aux réparations ou restaurations de l'église de Senenne non plus qu'aux ornements d'icelle.
Partie 2
La paroisse de Warnant
Partie 1 Partie 2 Partie 3 Haut de la page Maison vicariale