Les forges et les industries du ruisseau de Rouillon Partie 3
Les forges et fourneau d'En-Bas, ou de la Forgerie à l'Eden Parc Nous voici arrivés au terme de la descente du Rouillon, à l'endroit où il va franchir la chaussée Namur-Dinant, pour se jeter dans la Meuse. Il est normal, que cet endroit où le vallon est le plus large, l'assise la plus plane, ait été choisi pour être le siège de l'établissement le plus important et sans doute le plus ancien. Dans l'introduction à cette étude, nous avons énuméré les références qui se rapportent à la présence, dès le 16e siècle, de forges à Rouilion-Annevoie. Le terrier du comté de Namur (1602- 1603 ), cite la forge de Rouillon avec deux affinoirs et un marteau joindant la Meuse. Il ne peut s'agir ici que de la forge d'En-Bas. Il faut toutefois attendre 1678 pour que cette forge soit désignée par son nom. 1678 . Jean Jacques d'Hislin, receveur général du Roy, "cède et transporte tous tels droits, clain, cause et action, qu'il a acquis au nom de Sa Majesté, sur une vieille forge ruinée et abandonnée, située à Rouillon, proche de la rivière de Meuse, appelée la " Forge d'Embas ", ayant appartenu à Nicolas Marotte, seigneur d'Arbre, en vertu de la saisie du 5 juin 1675, renouvelée le 17 mai 1678, faute de paiement de la rente au profit de Jean La Riolle ( AEN Protocoles notariaux n° 489). Aux forges et fourneau " d'Embas ", il convient de rattacher la Forge du Trou, leurs destins ayant été communs. Quelques dates attestent l'ancienneté de cette dernière. 1650. Nicolas Marotte donne en location la forge " du Traux", fourneau et appendices ( AEN. Protocoles notariaux n° 127 ). 1672. Charles Zuallaet  et Marguerite Burlen louent à André et Jean Jacques Moreau, son frère, les deux forges qu'ils possèdent à Rouillon, celle du Milieu et celle du Trou ( AEN. Protocoles notariaux n° 6 38 ). 1676. On note la protestation d'André Moreau, locataire du fourneau de Rouillon, concernant l'état d'une chippe ( magasin ) qui menace ruine. 1693. Interpellation par André Moreau, maître de forges, résidant à Neffe, pour que lui soit faite la relivrance "de la forge dite du Trou, gisant à Rouillon et appartenant au seigneur comte de Balâtre et à Gérard Dumon". (AEN. Protocoles notariaux n° 642). Ce rappel de dates et d'actes est fait dans le but de prouver l'origine ancienne d'une forgerie et d'un fourneau à Rouillon. Les forges remontent à 1531 au moins, et le fourneau à 1602. En 1803, des ouvriers vinrent témoigner devant la justice de paix de Dinant en faveur d'André Moreau. Ils certifièrent que depuis 1772, ce dernier était propriétaire, à Rouillon d'un fourneau à fondre le fer, de deux forges et d'un maka, qu'avant lui ses ancêtres en avaient eu la propriété, depuis un temps immémorial. (AEN. Département de Sambre et Meuse n° 161) Ceci nous apporte une preuve supplémentaire de ce que la famille Moreau a exploité des forges et des fourneaux, à Rouillon au moins depuis 1760, comme 1'indique" La Statistique industrielle sous Marie-Thérèse" Grâce au cadastre de 1830, nous arrivons à une situation plus précise, dont l'évolution est mieux connue. A l'époque André de Moreau est propriétaire de ce qu'on appelle la Forge d'En-Bas, de celle du Trou et d'un bocard sis entre la chaussée et le rivage de Meuse. Voir le croquis cadastral en annexe. Sous l'appellation Forge d'En-Bas, nous distinguerons plus précisément : La remise au charbon qui longe la chaussée Namur-Dinant. La forge proprement dite, son bâtiment annexe et son bief. Le fourneau d'En-Bas, son bâtiment annexe et l'étang voisin La maison du facteur de forge. Le maka à deux tournants, le bocard et le bief du maka En amont des bâtiments dépendant du fourneau du Milieu, se trouve la forge du Trou à deux tournants avec son bief. La famille de Moreau, en la personne de Casimir de Moreau, aliène sa propriété des forges en les vendant, le 9 août 1837, à la Société forestière et agricole, établie à Bruxelles, qui continuera l'exploitation. La vente porte sur un haut-fourneau, quatre affineries, un four à puddler, un maka, une halle aux charbons, la maison du facteur des forges, les ustensiles, tous les biefs formés par Bableuse depuis la Forge Aminte. Nous l'avons déjà dit, le ralentissement dans le fonctionnement des hauts-fourneaux et forges, se fait sentir, dans la décennie 1840. Signe des temps, le maka est tranformé en scierie de marbre en 1841. Un relevé de 1845, signale que le haut-fourneau et la forge d'En-Bas sont au chômage. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que la Société forestière et agricole vende, la 17 novembre 1849, la totalité de ses installations industrielles de Rouillon. L'acheteur en est François Joseph Mineur, maître de forges à Fraire qui acquiert tout l'établissement de Rouillon ainsi défini: un haut-fourneau, une forge à deux affineries, un martinet, forgette, halle aux charbons, hangar, rivage à la Meuse, ustensiles, coups d'eau, appendices et dépendances, maison de régisseur et deux scieries de marbre. Nous allons assister dans les décennies qui vont suivre à la régression progressive des activités de la forgerie, jusqu'à ce qu'en 1891, le site industriel de la Forge d'En-Bas, soit sauvé du marasme et devienne le siège d'une nouvelle activité, grâce aux usines Malevez. Parcourons les étapes de la transformation. 1866. La remise aux charbons devient le siège d'une forgette qui fonctionnera jusqu'en 1887 puis servira de bâtiment rural. 1872. Le haut-fourneau est démoli, il ne reste que son bâtiment- annexe. 1888. L'ancienne remise aux charbons devenue bâtiment rural est démolie à son tour, pour permettre l'élargissement de la chaussée Namur-Dinant. Quant au bâtiment-annexe du haut-fourneau, il est transformé à la fois en bureau et en bâtiment rural. En résumé, sur le site de la Forge d'En-Bas, il ne reste que: la forge elle-même avec un magasin attenant, le bureau aménagé à l'emplacement du haut-fourneau, le maka. La maison du régisseur, tombée en ruine, a été rasée. Voir en annexe, le croquis cadastral de 1888. Le renouveau va se faire en 1891. Le 10 mars, Camille Mineur, industriel à Fraire, vend à Eugène Malevez, sa propriété de Rouillon consistant en " bâtiment étant anciennement une forge ", Ce détail semble donc indiquer qu'à ce moment, la Forge d'En-Bas était à l'arrêt. La vente porte sur ce qu'il reste des bâtiments à usage industriel, c'est-à-dire la forge et le magasin qui lui est annexé un bureau avec bâtiment rural, sis à l'emplacement de l'ancien haut-fourneau, le maka, la Forge du Trou. A cela s'ajoutent les biefs ou étangs, les cours reliant les installations, les jardins, vergers, broussailles, le tout formant un ensemble de 2 hectares 39 . Le but d'Eugène Malevez est de concentrer ses activités sur la production d'outils agricoles, aussi va-t-il transformer complètement le site, sur une dizaine d'années. Il serait fastidieux de suivre pas à pas ces transformations, tant elles furent nombreuses et progressives. Nous ne retiendrons que les étapes principales. 1892. Dans la partie centrale de l'ancienne forgerie, le bâtiment rural avec bureau est profondément transformé: un premier atelier est construit en direction de la chaussée Namur-Dinant. 1896. A partir du maka, construction de deux bâtiments contigus qui s'avancent vers l'étang central et qui serviront de magasin et de bureau. 1897. Dans l'atelier construit en 1892 qui jusque là ne fonctionnait qu'avec la force hydraulique, on installe une machine à vapeur. A côté de l'étang central, se construit un bâtiment en pierre, à usage de magasin, qui dominera tout le complexe et en sera le centre. Anticipons de soixante ans et précisons que ce bâtiment subsistera après la démolition de l'usine, pour devenir un restaurant. 1899. Un nouvel atelier est construit, sans doute le plus important. Accolé au maka, il constitue la seconde branche qui semble encadrer le bâtiment central. Il sera établi en comblant partiellement le bief de la Forge d'En-Bas. 1903. Sur l'emplacement de l'ancien magasin qui longeait le chemin des forges, s'élève une demeure patricienne, qui sera connue sous l'appellation " Villa Malevez ". La même année, l'atelier datant de 1892 est encore agrandi. A ce moment, les usines Malevez, à l'exception de la Forge du Trou, ont pris leur aspect définitif, tel que nous le voyons sur les cartes postales éditées avant 1914. Voir en annexe. Sur la seconde, on remarque bien la composition de l'ensemble; au centre, un bâtiment de pierre plus élevé que le reste, précédé d'un atelier allant en direction de la chaussée. A l'arrière, partant du maka, des ateliers ou magasins, formant deux branches paraissant envelopper le bâtiment central. En 1912, la succession de la veuve d'Eugène Malevez, fondateur des usines, les fait passer à Guillaume Pierre Malevez et à sa belle-soeur Eva Malevez. L'année 1923, voit la transformation de la Forge du Trou, dont la bâtiment est prolongé et prend une forme rectangulaire. Cette forge est toujours séparée du reste des usines par les bâtiments de ce qui fut précédemment le Fourneau du Milieu, devenu l'atelier de menuiserie de Coppin. Ces établissements sont vendus en 1937 aux deux propriétaires Lairesse Malevez et Pierre Malevez. Le fonctionnement des usines Malevez. Grâce aux souvenirs de MMrs Erhart, Goffioul et Dandoit, qui ont connu ces usines ou bien y ont travaillé, il a été possible de se faire une idée de l'outillage en usage dans les ateliers, de l'organisation du travail et du matériel fabriqué. Reportons-nous aux numéros portés sur le croquis en annexe, présentant les usines à leur dernier stade; n° 1. Le bâtiment central en pierre, avec parements de briques aux fenêtres, servait au montage des outils avec leurs manches et à l'entreposage. n° 2. Dans l'atelier situé à l'avant du bâtiment central se fabriquaient les outils à douilles, tels les marteaux, les pioches, les houes, les bêches et, dans un temps plus lointain, les versoirs de charrues. Pour cette fabrication, on trouvait là ; le gros pilon actionné au début par la vapeur, ensuite par le courant électrique deux moutons: le mouton consiste en une masse de fer qui, élevée par une chaîne, retombe sur un pointeau qui creuse la douille des outils. le petit pilon un tour des fours des forges industrielles avec enclume et outillage, pour la construction des masses métalliques qui jointes ensemble formaient l'outil un ventilateur qui propulsait l'air dans les tuyères des fours. La force hydraulique était fournie par une turbine placée en aval du petit étang, à côté du bâtiment central. La transmission du mouvement aux machines se faisait par courroies. Dans les années 1940, six ouvriers, en moyenne, travaillaient dans cet atelier. n° 3. Sur le côté gauche du bâtiment central, se trouvait un autre atelier où se fabriquaient de petits outils tels que truelles, courbets, coupe-branches, outils d'échardonnage, machettes, sarcloirs, poêles à frire. On y trouvait: une petite cisaille pour la découpe des bêches et des sarclettes. un pilon une perceuse une presse une presse pour le façonnage des bêches des forges individuelles avec fours. Là aussi travaillaient cinq à six ouvriers. Le bâtiment était surmonté d'un clocheton, d'où une cloche rythmait les heures de travail. Le bâtiment du fond ( n° 4 ) ancien maka, abritait une cisaille. L'autre branche ( n° 5 ) qui encadrait le bâtiment central, était constitué d'un hangar où l'on stockait le charbon. Enfin la branche se terminait par un petit bâtiment, à usage de bureau devenu aujourd'hui, maison particulière. Reste la Forge du Trou. A l'intérieur, se trouvait le four pour porter le fer au rouge et le rendre apte à être martelé par le maka. En façade du bâtiment, il y avait deux roues hydrauliques qui actionnaient l'une le maka, l'autre, par son système de transmission, des meules à polir les outils, installées dans le petit bâtiment qui fait face. Ce qui a frappé l'esprit de ceux qui ont travaillé aux usines Malevez, c'est le mode de transport entre les installations. Tout se véhiculait sur des brouettes en bois, déjà lourdes par elles-mêmes et qui, réparées par des planches clouées aux anciennes, s'en trouvaient alourdies d'autant et rendaient le travail pénible, au point que certains ouvriers ont refusé de les pousser. Par brouettes, on portait le charbon aux fours, on transportait le fer des forges au maka et les outils au magasin. Ajoutons qu'entre la Forgerie d'En-Bas et la Forge du Trou, il y a plus de 150 mètres et que le terrain est en pente. Un élément de lourdeur et de lenteur était donc à la base des communications internes de l'usine Malevez. Pendant la guerre 1940-1945, l'entreprise souffre d'une pénurie de charbon qui l'oblige à tourner au ralenti. Après la guerre, la reprise se fait normalement, mais les méthodes de production sont vieillies, on ne modernise pas l'outil, on se contente de réparer le matériel existant. Il en résulte que la concurrence avec les entreprises modernisées, se fait plus difficile, ces dernières produisent a meilleur coût. Le déclin s'annonce, les commandes se raréfient, ce qui conduit à la fermeture vers 1952. Ainsi, la vallée du Rouillon, qui avait connu pendant plus de 450 ans, une activité basée sur le travail du fer, voit s'arrêter cette dernière entreprise. De la forgerie à l'Eden-Parc En octobre 1955, les propriétaires des usines Malevez, les revendent à Marcel Houyaux Eden, négociant à Gilly. La vente porte sur tout le site de l'ancienne fabrique d'outils agricoles avec, en plus les biefs de la vallée de Bableuse: bief de la Forge d'En-Bas, du maka, de la Forge du Trou et l'étang de Bableuse, c'est-à dire le chapelet d'étangs qui occupait le fond du vallon. Le projet du nouveau propriétaire est de créer un restaurant-dancing, entouré d'un parc d'attractions. A partir de 1956, il fait démolir les anciens ateliers et ne garde que le bâtiment central, dans lequel il aménage un restaurant précédé d'une terrasse. A l'arrière, sur l'emplacement des ateliers il construit une piste de danse couverte. Pour le parc d'attraction, il laisse subsister quelques vestiges des anciennes installations: la Forge du Trou et une cisaille. Il fait placer un escalier de fer qui enjambe Bableuse et conduit à une terrasse. Dans le flanc de la colline, il fait creuser une galerie étançonnée, à la manière de celles des charbonnages. A l'entrée, il place un wagonet. Le service de sécurité, jugeant l'attraction dangereuse, ne permettra pas la visite de la galerie. Les personnes qui ont eu vingt ans, dans les années 1960, se souviennent encore avec nostalgie, des soirées de danse, le dimanche soir, au son d'un orchestre musette. Houyaux Eden revend cinq ans plus tard le complexe touristique " Eden-Parc " à Gaillard Dabulon. Il s'agit, en gros, du restaurant, de la piste de danse, du parc d'attractions avec ses équipements et ses étangs. Au fil des ans, la propriété se morcelle. Toutefois, le centre historique de la Forge d'En-Bas subsiste. Là-même où s'élevait l'ancien haut-fourneau, à côté du petit étang, se trouve maintenant un restaurant qui porte un beau nom, ne rappelant en rien le passé industriel. Il s'appelle " Le panier de l'Eden ", Annexe Cour foncière d'Annevoie. 19 juin 1714. Témoignage de Claude Goffioul et Jean Puissant suivant lequel la Forge d'En-Bas était en ruine et à l'arrêt vers 1655. Elle a été restaurée en 1695 par Moreau. Les cours foncières des communes avaient pour mission d'acter les transports ( ventes, cessions ) des propriétés. Le texte écrit d'un seul tenant, sans ponctuation, n'a pas été corrigé en ce qui concerne l'orthographe. Réf. AEN Communes d'Ancien régime n° 169. Cejourd'huÿ 19 juin 1714, pardevant moÿ greffier de la cour foncière d'anvoÿe soubssigné comparurent claude Goffioul Marchal résidant audit Anvoÿe et eschevin de cette dite cour âgé de soixante six ans environ et même complète à la st Remÿ prochain servant les forges avec jean puissant battelier résident a Rouillion âgé de soixante six ans en peu plus lesquels ont attestez sur leur foÿ corporal en lieu de serment solemnel quils promettent de passer lorquils en seront requis d'avoir bonne mémoire et cognoissance que la forge dite d'enbas audit Rouillion que passé cincquante an où cincquante deux ans que laditte forge nat pas travaillé et de suitte demeuree déserte et Ruinee jusqu'a alan Mil six cent nonante cincq en quel temps le Mr moreau laÿant fait rétablir et de suitte la faire travailler, de quoÿ ledit puissant at très bonne mémoire a raison qui la servoient poinlors en qualité de Batelier et voiturons pour mener les geüse a laditte forge, quant audit goffioul il dit aussÿ estre véritable quil navait que troize ans dix mois quelque jour de plus lorsque son pere este decedez le 10 aoust de lan mil six cent cincquante deux et que la meme annee iceluy goffioul apres la morte de sondit pere at este luy meme démonter les soufflet dicelle forge et at assisté a dresser les planches desdit soufflet a lencontre de la muraille proche de ( lesbache ? ) ce depuis lequel temps laditte forge est demeurée déserte jusque au temps si dessus marqué, et comparant aussi antoine Godart maÿeur de laditte cour âge environ de soixante ans at certifie et déclare come estant natif dudit Rouillion de navoir aucunne mémoire davoir veu travailler laditte forge sinon depuis le temps sus marqué certifiant meme ledit greffier soubsigné quil peut avoir environ cincquante deux ans que cette forge est demeurer deserte de quoÿ il peut avoir cognoissance come estant agé de septante huict ans passé et dans quel lieu il ÿ at touiours residé en foÿ de quoÿ nous avons signe le présent certificat en temoinage de verité les jours mois et an susdits (signé) claude gouffioul marque jean puissant J Bodart Dubois greffier. 1714.
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Les usines Malevez. Cartes-vue d’avant 1914.
A droite de la carte, le bâtiment en pierre, formant le centre des usines. En avant de lui, des ateliers. A gauche, la villa Malevez.
Vue générale des usines. Un bâtiment central est entouré par deux branches de bâtiments ârtant de l’ancien maka. Le bâtiment central deviendra un restaurant en 1957.
La forge du trou
Vue de la forge du trou vers 1925. Carte-vue éditée par la maison Hubin-Mazy
Maka de la forge Malevez vers 1920
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Eugène Malevez entouré de ses ouvriers